Le professeur émérite de droit a fait une communication spécialement musclée le 8 janvier 2013 au Palais des Sports de Warda, à l’effet de rendre public le programme de préparation des Lions Indomptables du Cameroun en vue du Mondial 2014 au pays du roi Pélé. Le président du Comité de Normalisation de la Fecafoot était accompagné du sélectionneur national de notre équipe nationale. Joseph Owona n’a pas manqué d’engager un bras de fer périlleux avec la presse.
En dehors du programme de préparation qui se résume en deux ou trois choses essentielles, le grand prof de droit, qui aime bien étalé ses diplômes et ses distinctions à tout bout de champ, a plutôt versé dans une folle chasse à la presse. Quand il ne transformait pas volontairement le nom du sélectionneur qu’il a unilatéralement confirmé à la tête des Lions, il vilipendait carrément les journalistes. Pourtant.
On a retenu que l’équipe nationale du Cameroun qui affrontera dans le groupe A, le Mexique, la Croatie et le Brésil, affrontera en match amical, le Portugal le 5 mars prochain et la Manchaft des Allemands le 1er juin 2013. Ensuite au conditionnel, Joseph Owona, alias Massayo, pense que les Lions pourraient encore jouer contre une équipe d’Amsud et une autre de l’Europe dans l’ancienne Yougoslavie. Il parle aussi d’un stage en Autriche vers mai, à la fin il y aura la clôture de la campagne des Les Lions à Yaoundé avec le match d’au revoir le 4 juin au stade Ahmadou Ahidjo.
Le prof de droit de renommée internationale, aborde légèrement la question de la billetterie sans entrer en profondeur, certainement pour avoir été indexé d’avoir confié cette rubrique à son homme de main, pour bien contrôler la chose. Il survole le dossier des retombées en rassurant qu’il sera plus transparent que le vent et a réservé une part belle à Volker Finke, le sélectionneur national, dont il vante les mérites sans réserve.
Qui est ce sélectionneur allemand selon Owona ?
C’est ce monsieur qu’il a vite fait de rebaptisé de Volker Finke en Finke Tchounkeu, et il l’a répété plusieurs fois jusqu’au journal de 13 heures où il répondait en posture d’invité. Sans blague. L’ancien ministre de la Jeunesse et des Sports trouve que son Tchounkeu est très bon, il est parmi les dix meilleurs de la planète, il fait partir plus de trente jeunes camerounais en Allemagne, il parle correctement français parce qu’il est lui-même un enseignant. Que dira t-il du coach national de Volley-ball à l’abandon Peter Nonnenbroich en matière de langue française ?
De plus, pense t-il, il a qualifié le Cameroun pour la coupe du monde avec la manière. Le prof a dit qu’il se sent bien avec son épouse Finke Tchounkeu en dépit de ce qui se dit ça et là. Pour lui c’est l’homme, plutôt la femme, de la situation pour conduire le Cameroun au Brésil en juin prochain.
Ce que nous n’avons pas compris c’est que Massayo qui a été le patron de la tutelle des sports a déjà subitement vite oublié que la fédération camerounaise de football propose seulement mais c’est le ministère qui décide dans notre pays. Il a oublié qu’aucun entraîneur national n’a jamais été nommé par la Fecafoot, sauf quand le gouvernement l’a voulu, tous leurs dossiers ont toujours été validés par le chef de l’Etat. Owona a donc peut-être cru qu’il était encore celui de 1998 avant le Mondial français, lorsqu’il avait fait emprisonner le président de la fédé de l’époque, le sieur Vincent Onana. Et ce n’était pas seulement pour des histoires de la billetterie.
Owona attaché à Tsinga
Comment Joseph Owona qui a dit peu avant qu’il n’entre dans cette Mangeoire de Tsinga qu’un bon ministre des sports ne peut pas s’entendre avec la Fecafoot est aujourd’hui en train de dire tout le bien de cette maison noire et noircie auparavant ? Certains observateurs disent que quel que soit le rang de la personnalité, ses états de services et sa bonne moralité, lorsque vous rentrez au sein de la Fédé, vous perdez automatiquement la tête et le bon sens. D’autres parle même de sorcellerie, mais il s’agit d’autre chose. La Fecafoot est une banque d’argent, et on sait que quand l’argent parle, le philosophe se tait.
Ce Volker Finke que vante l’agrégé de droit est un Allemand placé par l’équipementier Puma, dans son contrat comme dans celui de ses prédécesseurs, il est mentionné qu’il doit résider au Cameroun, mais le prof n’a jamais été regardant sur cet aspect. Pourtant il trouve que son coach est bon, efficace et compétent. Même lorsque tout le monde entier a vu que nous avons balbutié avant de nous qualifier sur un sursaut patriotique lors de la dernière rencontre à Yaoundé.
Les contradictions de Massayo
Alors que celui qui a la science infuse en tout avoue publiquement que son sélectionneur est le meilleur coach à son poste et doit être soutenu par tous les Camerounais, curieusement dans la même communication, l’ancien ministre des Sports livre l’Allemand à la vindicte populaire, en soutenant que son équipe manque des pièces maîtresses. Il faut deux bons gardiens, ce qui suppose que ceux qui sont là ne remplissent pas les critères demandés. Il faut un entre jeu ayant des milieux offensifs et défensifs, or en ce moment il est essentiellement défensif. Il faut d’autres perles qu’Eto’o Fils. En clair, la qualification avec la manière n’était qu’une manière politique de défendre le « gombo » de Puma qui encadre et entretient le coach que Roger Milla veut voir à la porte avant la coupe du monde.
L’équipementier confirmé aussi comme Tchounkeu
Après avoir fait quelques voyages mielleux à travers le monde au nom de la Fecafoot, le grand prof trouve subitement bon tout ce qui se passe dans le champ abandonné par le prophète Mohammed Iya. Il va bien gérer les retombées de la coupe du monde, il pourra aider les journalistes, mais il n’aime pas cette espèce de presse assistée, il a déjà reçu 500.000 euros de Puma pour la qualification des Lions et aura aussi un fond spécial de la Fifa pour la préparation de l’équipe.
Au regard de tout ce que nous enseigne le pro du haut de sa chairef, on se rend compte qu’il y a plein de non-dits dans sa communication, la première du genre depuis qu’il est à la tête du Comité de Normalisation. Tout le monde avait dit à un moment que la firme Nike était de loin la meilleure proposition pour le Cameroun mais le président Owona n’a pas fait allusion aux manquements de Puma. Comme quoi, la bouche qui mange est toujours fermée et sage.
Sur la presse locale
Le professeur Massayo est monté sur les journalistes comme un engin lourd qui écrase des fourmis, insultant et vilipendant la presse locale au nom de ses grandes connaissances en droit constitutionnel. Le nouvel homme fort de ce qui s’appelait encore la Fecootaise ou la Fecacaca hier n’est pas passé par quatre chemins pour demander où on forme ces « idiots » qui jouent uniquement leur rôle de chien de garde. Pourtant en 1998, alors qu’il était au ministère des sports, il avait sponsorisé lui-même un séminaire de formation des journalistes à l’Esstic. Par ailleurs, le chef de l’Etat qui reste son patron, très souvent grièvement blessé par cette même presse, n’a jamais tenu des propos aussi dégradant à l’endroit de la presse camerounaise.
Owona qui était tout malheureux il n’y a pas longtemps avant sa nomination à la Fecafoot a certainement perdu la tête, il a oublié que notre confrère Jean Lambert Nang du haut de sa stature de DG de cette Mangeoire, avait engagé la même guerre contre ses confrères, et chacun connaît quelle fut sa fin à Tsinga. Mort et enterré. Chacun a son tour chez le coiffeur.
Jean Charles Jérémie
9 janvier 2014
Sport